B.B. est en colère face aux abandons d’animaux qui se multiplient en pleine épidémie de coronavirus. Elle nous confie en exclusivité son désespoir face à « cet autre drame ».

Par Propos recueillis par Yves JaegléLe 19 mars 2020 à 17h28, modifié le 19 mars 2020 à 17h53
Elle décroche rarement son téléphone. Elle se dit fatiguée et n’aime plus s’exprimer, à part quelques tweets vengeurs ici et là, consacrant ses forces à sa petite ferme enchantée à Saint-Tropez, à quelques kilomètres de la Madrague, où elle vit recluse avec son mari et sa véritable arche de Noé. « Ici, on ne croise personne, je ne risque pas d’attraper le virus », lâche-t-elle. Mais aujourd’hui, Brigitte Bardot est en colère face à la recrudescence d’abandons d’animaux domestiques depuis l’entrée dans la vague dure de l’épidémie du coronavirus. Les refuges ont fermé, les bénévoles sont confinés chez eux, les dons cessent. Plusieurs responsables de dispensaires animaliers ont rapporté avoir reçu énormément d’appels depuis le week-end dernier et l’entrée dans le confinement, de gens voulant se séparer de leurs bêtes de compagnie, soit qu’ils quittaient la ville dans l’urgence, ou par peur de contamination. L’actrice appelle au calme.
Comment allez-vous d’abord ?
BRIGITTE BARDOT. Oh mais on s’en moque de comment je vais. Je ne m’exprime pas pour parler de mes petits problèmes. Je ne suis pas contente. Tous ces abandons, c’est dégueulasse. Il est inadmissible de penser que les animaux peuvent transmettre le coronavirus. Les pauvres bêtes ne sont pour rien dans ce virus, tous les scientifiques l’ont expliqué. Il se transmet entre humains. Mais les êtres humains sont de plus en plus inhumains. C’est très cruel de se venger sur les chats et les chiens, d’en faire des boucs-émissaires. Ils vont crever de faim et non du coronavirus.
Avez-vous les moyens de recueillir ces animaux abandonnés ?
Ma Fondation ne peut plus en prendre un seul. On en a déjà 6000. La SPA est plus que saturée. Les centres sont fermés. Il faut absolument que ces gens sans cœur se reprennent. Qu’ils retrouvent un peu d’humanité et de sens commun. Je ne comprends pas. La seule manière de sortir, aujourd’hui, c’est de promener son chien ! Les Espagnols l’ont bien compris. Ils adoptent massivement ces dernières semaines, au lieu d’abandonner. Ils se comportent mieux que les Français. Pourtant ce n’est pas un peuple connu pour sacraliser l’animal… C’est vraiment absurde : alors qu’on nous interdit de voir nos amis, le seul ami qui nous reste, c’est notre animal de compagnie…
Comprenez-vous qu’actuellement, on pense d’abord aux victimes de l’épidémie ?
Bien sûr, il y a un problème grave qui touche la population dans son ensemble. Mais ce n’est pas sur les chiens et les chats qu’il faut se venger ! Au contraire, ils font partie de la famille justement. C’est le moment où l’on a le plus besoin d’eux. Ils peuvent apporter tellement dans ces moments de détresse. On marche sur la tête.
Le gouvernement peut-il vous aider ?
Le gouvernement n’en a rien à foutre des animaux. Ils n’ont déjà rien fait pour la stérilisation qui permet de limiter le nombre d’animaux errants et ne coûte pas grand-chose.
Comment faire dans les grandes villes où les parcs ont été fermés, comme à Paris ? Beaucoup de chats abandonnés y sont nourris par des associations ou des particuliers…
C’est cruel. Ils vont mourir. Dans les parcs fermés, les autorités pourraient au moins laisser passer une personne habilitée avec une dérogation, habituée à nourrir des chats qu’elle connaît. Mais ce sont très souvent des dames en général âgées qui vont se prendre une amende de 135 € parce qu’elles sont sorties sans leur papier. Si les flics pouvaient détourner les yeux pour une fois. Il faut les nourrir. Nous sommes responsables de ces petits êtres qui n’ont rien fait de mal et qui ont une vie d’horreur parfois. C’est dramatique ce qui arrive. Non seulement on les oublie mais en plus on les rend responsables. Je vois le fond de l’âme humaine qui peut être épouvantable.
Vous gardez un espoir pour les sauver ?
A mon avis, il faut s’attendre au pire. Peut-être que dans les villes, les municipalités doivent déléguer quelqu’un pour nourrir les petites bêtes. C’est pas très compliqué quand même. Et arrêtez bon sang ! Quand on adopte, c’est qu’on en a eu envie. On ne jette pas son chat par dessus le mur d’un refuge, comme on me l’a raconté.
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