Le professeur de médecine généraliste Patrik Vankrunkelsven s’inquiète de la situation dans les supermarchés belges.
La colère grandissante dans les différents supermarchés du pays n’aura échappé à personne. En cette période de crise liée au coronavirus, le personnel en magasin réclame des aménagements pour rendre le travail plus supportable. Au-delà de cette amélioration des conditions de travail, un autre aspect a retenu toute l’attention de Patrik Vankrunkelsven.
Le professeur de médecine généraliste, et ancien politicien, tire la sonnette d’alarme dans les colonnes du journal flamand Het Laatste Nieuws à propos de la situation sanitaire à l’intérieur des supermarchés. « Je ne travaille qu’à mi-temps comme médecin généraliste et pourtant, j’ai déjà trois patients infectés par le coronavirus qui travaillent dans un supermarché. Cela prouve qu’ils sont dans une situation délicate. Leur situation est comparable à celle du personnel soignant », explique-t-il à nos confrères.
Pinces, fruits et légumes…
Pour lui, tous les produits qui ne sont pas préemballés constituent un danger. Son regard se porte plus particulièrement sur les pinces à pain ainsi que les fruits et légumes vendus en vrac.
Concernant les pinces, une vive discussion a eu lieu. « Nous avons reçu des informations selon lesquelles des médecins du travail auraient déclaré qu’il n’y aurait de danger que si quelqu’un léchait une telle pince. Chez Carrefour, chaque pain est désormais emballé individuellement », explique au média flamand la porte-parole du syndicat socialiste BBTK. Chez Colruyt, on explique également que le pain est « en grande parti préemballé ».
Quid des fruits et légumes vendus en vrac ? Les supermarchés font, dans ce cas-là, appel au sens civique. Chez Colruyt, une affiche invite les clients à ne toucher que ce qu’ils achètent. « Nous faisons appel au sens des responsabilités des clients », explique Hanne Poppe. Et c’est finalement ce point qui doit être mis en avant : insister sur l’importance de se laver les mains pendant la période de crise. De leur côté, les supermarchés font des efforts pour désinfecter chariots et poignées de porte.
Gants jetables pour les clients ?
Pour Comeos, la fédération du commerce en Belgique, les magasins respectent d’ailleurs les directives du SPF Santé. Et cela implique de ne pas porter de masque par exemple. « Le personnel n’a pas à porter de masque », indique au Laatste Nieuws le porte-parole de Comeos, Hans Cardyn. « Le raisonnement était qu’ils n’aident pas et sont également réservés au personnel de santé. Dès qu’une nouvelle directive sera publiée, nous la suivrons », précise-t-il.
Malgré toutes ces mesures et les discours rassurants, Patrick Vankrunkelsven aimerait voir les supermarchés donner une paire de gants jetables à chaque client entrant dans un magasin. « C’est impossible. Vous ne pouvez utiliser ces gants qu’une seule fois et vous devriez également être en mesure de les jeter soigneusement », rétorque Comeos.
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