Etant donné que la grippe saisonnière ne circule pas pendant la saison chaude, il est tentant de penser que l’augmentation de la température pourrait diminuer la circulation du Covid-19. Si une récente étude américaine semble aller dans ce sens, le professeur de médecine infectieuse Jean-Paul Stahl rappelle les limites de cette théorie.
“D’ici avril, ou au cours du mois d’avril, la chaleur en général tue ce genre de virus.” Le président des Etats-Unis, Donald Trump, l’a prédit depuis le 10 février dernier : la saison chaude va anéantir le coronavirus. En effet, au regard de la propagation de la grippe saisonnière classique, on pourrait croire que l’augmentation de la température joue en notre faveur.
C’est d’ailleurs ce que deux chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis, ont essayé de comprendre dans une étude publiée par la revue Social Science Research Network le 19 mars 2020.
Attendre juin ou juillet
Qasim Bukhari et Yusuf Jameel ont analysé les cas mondiaux de la maladie causée par le virus Covid-19, et ont constaté que 90 % des infections se produisaient dans des régions où la température se situe entre 3 °C et 17 °C et où l’humidité absolue est de 4 à 9 grammes par mètre cube (g/m3). Conclusion : dans les pays où la température moyenne est supérieure à 18 °C et l’humidité absolue supérieure à 9 g/m3, le nombre de cas de coronavirus est inférieur de 6 % par rapport aux cas mondiaux.
Pour les auteurs de ces travaux, l’humidité serait un facteur à prendre en compte, “étant donné que la plupart des cas de transmission du Covid-19 se sont produits dans des zones relativement peu humides“, écrivent-ils. Ils précisent néanmoins qu’il faudrait attendre le mois de juin avant de voir des effets positifs en Amérique du Nord et en Europe, voire juillet pour les pays plus froids.
“Le remède, c’est le confinement !”
Pour Jean-Paul Stahl, professeur de médecine infectieuse au CHU Grenoble Alpes, “coïncidence ne veut pas dire démonstration.” La saison estivale, explique-t-il, peut avoir une influence sur la propagation du virus, mais cet effet reste limité. Il faudrait également plus de données pour que l’étude en question soit vraiment porteuse d’espoir. “Le remède au coronavirus n’est pas la chaleur de l’été, mais le confinement !”
A la question concernant la diminution du nombre de cas de la grippe saisonnière pendant l’été, il apporte une réponse très claire : “Le cycle d’une épidémie est lié au nombre de personnes infectées et immunisées.” Le virus, en somme, arrête de circuler lorsqu’il n’a plus de public à atteindre.
“Les températures peuvent influencer la situation dans une certaine mesure, car on est plus confinés avec le froid, et plus dispersés pendant l’été”, indique-t-il. Mais les épidémies ne dépendent pas seulement de ce facteur. Le coronavirus touche d’ailleurs des régions chaudes de l’hémisphère sud.

Comment accélérer le processus ?
L’immunisation de la population, en laissant le virus circuler librement, fait d’ailleurs partie des solutions parfois théorisées pour lutter contre ce type de maladie. Mais elle reste inapplicable dans le cas du coronavirus, explique le professeur. “Le nombre de patients atteints est beaucoup trop important. Si toutes les formes graves de la maladie se développent en même temps, les hôpitaux n’arrivent pas à s’en sortir.”
Nous ne pouvons donc pas compter sur les mois chauds et humides pour ralentir la propagation du virus, mais uniquement sur les efforts de chacun pour limiter au maximum les contacts humains
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