Tandis que beaucoup de Français se sont repliés derrière les murs, suivant les consignes des autorités et des scientifiques afin de lutter contre la propagation du coronavirus, et que d’autres, contraints de travailler à l’extérieur, limitent leurs déplacements, certains continuent de sortir à leur guise au risque de participer à la transmission de la maladie.
Inconscience, ignorance, égoïsme? Les raisons pour lesquelles certains Français refusent toujours ce jeudi de s’appliquer les règles strictes de confinement édictées par les autorités pour freiner l’avancée du coronavirus relèvent sans nul doute de l’un de ces traits. Sur Europe 1 ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a, lui, tranché: “On est un imbécile quand on enfreint les règles. On fait courir un risque à sa famille, à ses amis, aux soignants”.
Les principes sont simples: si notre travail nous met dans l’obligation de nous déplacer pendant la durée du confinement, il est impératif de se munir d’un justificatif de l’employeur. Pour faire ses courses, voir un médecin, déposer ses enfants chez son ex-conjoint, il faut également emporter avec soi une attestation sur l’honneur spécifiant expressément le motif de cette sortie. Ce document peut être imprimé à partir du site du ministère de l’Intérieur ou recopié à la main.
“Moi, je rentre, je sors”
Mais Christian, un retraité interrogé par BFMTV sur une plage de Nice, n’est pas troublé par ces considérations. Lunettes de soleil plaquées sur les yeux, grand sourire, il assure: “Je vais pas rester dans la maison, moi. Si les gens veulent rester chez eux, qu’ils restent chez eux. Moi je rentre, je sors.”
Mercredi, pourtant, comme les équipes de BFMTV à Nice ont pu le constater, les policiers ont arrêté une heure durant les passants de la Promenade des Anglais afin de vérifier le fondement de leur déplacement. Mais l’endroit tardant à se désemplir, le préfet des Alpes-Maritimes envisage désormais d’interdire l’accès au secteur. Play Video
Les marchés dans le collimateur
Mercredi, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a par ailleurs averti de la fermeture prochaine des “marchés accueillant des foules” et vendant des articles autres qu’alimentaires. L’enjeu est bien sûr de limiter les agglutinements mais aussi de décourager achats et trajets dispensables.
Les images des marchés parisiens d’Aligre ou de Barbès avaient en effet beaucoup choqué, notamment en Italie, pays qui n’en finit plus de compter ses morts. Ces dernières heures, d’autres scènes observées en France ont frappé les esprits. On note d’abord ces Parisiens rassemblés au soleil, sous la Tour Eiffel.
Du monde sur les quais
Sur BFMTV, le professeur Patrick Ecollan directeur médical du SMUR de la Pitié-Salpêtrière, a livré son analyse:
“Je crois que les Français n’ont pas bien compris ce que c’était qu’un confinement. Il faut être raisonnable. Quand on voit qu’en Chine, qui commence à s’en sortir, le confinement c’était strict. Il n’y avait personne dans les rues. Si on se confine, c’est pour ne pas disséminer le virus. Et ça, on a besoin de le faire pour avoir les résultats dans quinze jours.”
Une grande partie des Français respectent cependant les nécessités et les contraintes du confinement. De surcroît, les pouvoirs publics n’exigent pas de la population les mêmes efforts que ceux fournis par les citoyens chinois. En-dehors des déplacements d’une importance vitale, il est ainsi, entre autres, permis de s’exercer, de faire son jogging. Il convient en revanche de partir en solitaire et de rester dans son pâté de maison.
Or, à en juger par le nombre de personnes arpentant ces temps-ci les berges de la Seine, les Français sont nombreux à ignorer ces conditions. “Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde. Bon, j’ en fais partie mais je ne pensais pas qu’autant de monde sortirait et je pense que certains prennent cette excuse pour prendre le soleil”, a reconnu à notre micro une Parisienne en plein jogging.
La question de la distance entre soi et les autres badauds est aussi essentielle. “Je ne suis pas confiné mais je fais attention, je ne me rapproche pas trop des gens”, assure un jeune homme.Play Video
Une mesure qui porte ses premiers fruits?
La quarantaine draconienne est pourtant le seul moyen actuellement pour juguler l’épidémie et désengorger hôpitaux et services de réanimation. S’il faut quinze jours pour palper l’efficacité de ce repli face à la propagation de la maladie, le confinement porte déjà de premiers fruits pour les soignants, allégeant un peu le fardeau des personnels harassés du Grand Est où la circulation du coronavirus est particulièrement forte.
Sur les ondes de RMC, ce jeudi matin, Marc Noizet, chef du service des urgences de l’hôpital de Mulhouse, a ainsi signalé une diminution d’un tiers des appels passés au Samu via le 15.
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